Top 25 des préférées de Phil – #19 – Aston Martin V8

Top 25 des préférées de Phil - #19 - Aston Martin V8

Encore une fois, l’initiation s’est faite via une voiture miniature. Mes petites autos, lorsque j’étais enfant, constituaient le centre de mon univers et comme beaucoup de gamins de mon âge, j’avais l’Aston Martin DB5 dans ma collection – oui, oui, celle de vous-savez-qui. Je n’ai pas vu le film qui l’a rendue célèbre (Goldfinger) lors de sa sortie, puisque je suis né cette année-là; j’ai cependant pu le voir à maintes reprises par la suite, grâce à la télévision qui le diffusait au moins une fois par année. Goldfinger a toujours été un de mes James Bond préférés et j’aime toujours autant la DB5 mais c’est la V8 qui m’a fait rêver. Parce que j’ai grandi avec elle, d’une part; et d’autre part, parce que sa beauté classique est l’incarnation même d’une GT.

Pour vous situer, effectuons un retour rapide en arrière. Grâce au plus célèbre espion de la planète, la DB5 a connu une fructueuse carrière tout en devenant une voiture-culte. Je le précise parce que ce n’est pas toujours le cas : il existe une longue liste de modèles-cultes qui ont été, au préalable, des échecs commerciaux. Avec la DB5, Aston Martin a frappé un grand chelem : plus de 50 ans après sa sortie, elle demeure le Saint-Graal de la marque.

La DB5 n’était cependant pas parfaite et elle connut une carrière plutôt courte, même selon les critères de l’époque (1963-1965). Lorsque vint le temps de la remplacer, en 1965, Aston Martin joua néanmoins la carte de la prudence en raison de son succès : la DB6 était une évolution de la DB5, avec un châssis allongé et un intérieur plus spacieux. Même si elle avait été entièrement redessinée, un œil profane pouvait difficilement les différencier - au même titre, du reste, que la DB5 avait été une évolution de la DB4.

La rupture vint avec la DBS, introduite en 1967. Alors que le design des DB4 et DB5 avait été confié à une firme italienne (Carrozzeria Touring), celui de la DBS fut réalisé à l’interne, par un sujet de Sa Majesté, William Towns, qui allait devenir le designer-fétiche de la marque. La recette du placement-produit ayant été un succès avec Goldfinger, Aston Martin poussa le concept encore plus loin en utilisant à la fois le petit et le grand écran : conduite par Roger Moore, la DBS devint l’une des vedettes de la série télévisée « Amicalement vôtre » (The Persuaders), avec la Dino 246 GT de Tony Curtis; et elle fut à nouveau mise à la disposition de l’agent 007 dans « Au service secret de Sa Majesté », sixième opus de la série des James Bond.

La DBS reprenait le glorieux 6-cylindres de 4 litres des DB5 et DB6, dont la puissance atteignait 282 chevaux, ce qui était plus qu’honorable pour l’époque; la Vantage, une version plus musclée, arrivait même à en extirper 325 chevaux! Mais les GT italiennes avaient des V8, voire des V12; Aston Martin devait donc emboîter le pas. Le premier V8 de la marque apparut d’abord sous le capot de la DBS, en 1969, et, dans un élan de créativité sans précédent (sic), il lui donna son nom : en 1972, la DBS V8 fut tout bonnement rebaptisée V8.

Elle fut produite sans interruption jusqu’en 1989 mais cette belle longévité cache des années difficiles pour Aston Martin, qui faillit disparaître à plusieurs reprises dans les années 70 et 80, jusqu’à son rachat par Ford, en 1994. Sa carrière fut par ailleurs assez longue pour qu’elle boucle la boucle en véhiculant de nouveau James Bond dans The Living Daylights, en 1987, après un hiatus de près de 20 ans, pendant lequel l’agent 007 connut le meilleur et le pire en matière de voitures, le bas-fond étant atteint avec une AMC Hornet dans « L’homme au pistolet d’or »… Mais ceci est une autre histoire.

(Note : pour en connaître plus sur l’histoire d’Aston Martin, vous pouvez écouter le podcast suivant.)

aston_martin-v8-1973

aston_martin-v8-1973-02

aston_martin-v8-1973-03

aston_martin-v8-1973-04

aston_martin_dbs_1970_the_persuaders_tournage_9

amicalement-votre-voitures-le-bric-a-brac-de-potzina

livingdaylights3