Top 25 des préférées de Phil - #2 - Jensen Interceptor
Comme la Miura, l’Interceptor est un amour d’enfance qui dure toujours. J’ai connu cette belle Anglaise de la même façon que j’ai connu la sulfureuse Italienne : en miniature. Matchbox faisait la Miura, Corgi Juniors la Jensen, toutes deux à l’échelle 1/64. Mais pour l’une comme pour l’autre, c’est quand je les ai vues « en vrai » que j’ai eu le coup de foudre. Dans ma jeunesse, on pouvait parfois croiser une Interceptor; une Miura, c’était plus rare mais heureusement, il y avait déjà un salon de l’auto. Et le Guide de l’auto. Et la télévision.
Une combinaison gagnante
L’Interceptor misait sur une combinaison gagnante : châssis britannique, design italien et gros V8 américain – le célèbre « 383 » de Chrysler, puis le « 440 », du même constructeur. Si la Miura était un fauve, l’Interceptor était plutôt une GT au sens véritable (Grand tourisme), combinant une tenue de route sportive au confort d’une voiture de luxe. Contrairement à ses contemporaines, elle n’était livrable qu’avec une boîte automatique, affirmant encore plus sa vocation (seules 22 Interceptor MK 1 furent assemblées avec une boîte manuelle). Cette configuration somme toute classique cachait cependant un côté avant-gardiste : la version FF proposait quatre roues motrices et des freins ABS. En 1966! Mais le gamin que j’étais n’en avait cure : ce qui m’avait fait craquer, c’était son superbe profil, avec son immense lunette arrière. Les photos de l’Interceptor ne lui rendent pas toujours justice : à mon humble avis, elle est à son meilleur de profil ou ¾ arrière. Si je pouvais investir dans une voiture de collection, elle serait une des premières sur ma liste, en raison de sa simplicité mécanique mais aussi parce que contrairement aux Ferrari et Lamborghini, elle demeure encore abordable (tout étant relatif dans cet univers). L’Interceptor est cependant appelée à prendre de la valeur mais ceci ne serait même pas un facteur pour moi : ce serait un acte d’amour, point.
(Photos : Germain Goyer)
