Top 25 des préférées de Phil - #15 - Ford Thunderbird
Les Thunderbird ont fait partie de mon environnement automobile toute ma jeunesse; deux de mes oncles en ont même possédé une, dans les années 70 – pas les plus glorieuses, il faut cependant l’admettre. De mon vivant, j’aurai d’ailleurs été témoin du déclin de la T-Bird et de son bas-fond, au début des années 80, alors qu’elle était un clone de luxe de l’infâme Ford Fairmont; de son retour en forme, entre 1983 et 1988 (9e génération); de sa mort, en 1997; et de sa résurrection, en 2002. Son retour fut d’ailleurs l’un des moments forts de ma carrière parce que j’avais toujours entretenu une passion pour ce modèle, les anciennes surtout, et la T-Bird « 2.0 » était une réincarnation de ma préférée d’entre toutes, celle de la première génération. Alors qu’elle avait terminé sa carrière sous la forme d’un gros coupé ringard, sa renaissance, sous la forme d’un roadster à moteur V8 et roues motrices arrière, marquait un retour aux sources.
Parce que la Thunderbird, ne l’oublions pas, était à l’origine une rivale de la Corvette. Lancée deux ans après celle-ci, elle fut un succès commercial dès sa sortie, larguant même sa rivale : pour 1 Corvette, il se vendait 23 T-Bird! La première année, 16 155 T-Bird trouvèrent preneur, contre 700 Corvette. La recette de son succès tenait autant au contenant – sa carrosserie d’une grande élégance, inspirée de la superbe Continental – qu’au contenu – un V8 sous le capot, alors que la ‘Vette était mue par un 6-cylindres aussi famélique qu’archaïque, indigne d’une sportive voulant rivaliser avec les roadsters européens. La première T-Bird fut sans doute la meilleure chose qui pouvait arriver à la Corvette : elle lui administra un véritable électrochoc. On connaît la suite : dès 1958, la Thunderbird a changé de vocation, pour devenir un gros coupé de luxe, tandis que la Corvette est restée fidèle à ses origines. Soixante-trois ans plus tard, la Corvette existe toujours, tandis que la T-Bird « 2.0 » n’aura vécu que trois ans, sa production cessant définitivement en 2005, cinquante ans pile après sa naissance. À défaut de conduire l’originale, j’aurai au moins eu le plaisir de conduire sa réincarnation à plusieurs reprises et même d’assister à son lancement.
