Top 25 des préférées de Phil – #21 – BMW 3.0 CS

Top 25 des préférées de Phil - #21 - BMW 3.0 CS

Même si je préfère – et de loin – les anciennes anglaises et italiennes à leurs contemporaines allemandes, il y a deux BMW dans le Top 25 de mes voitures préférées de tous les temps. Et il aurait pu y en avoir une troisième si j’avais inclus les prototypes dans cette liste : la BMW Turbo de 1972 dessinée par Paul Bracq pour les Jeux olympiques de Munich. La compagnie française Majorette la faisait en miniature et c’était une de mes préférées de ma collection. Avec ses portes papillon, la BMW Turbo était aussi la réponse de BMW au prototype C-111 de Mercedes. Malheureusement, ces deux sublimes voitures ne furent jamais commercialisées.

Mais revenons à la CS. J’ai grandi avec les BMW des années 70 et elles me laissaient, au mieux, indifférent. Mon père avait un faible pour la 2002 mais cette affection n’était pas héréditaire : les formes carrées et le toit surélevé de ce coupé à l’allure sévère ne m’interpellaient pas du tout. Je craquais pour les voitures basses aux lignes élancées – tout le contraire des BMW que je voyais sur nos routes. Jusqu’à ce que j’aperçoive une 3.0 CS pour la première fois… Cette fois, j’étais à l’unisson avec mon paternel, qui était en admiration devant cette voiture.

L’origine de la CS remonte à 1965, avec l’introduction d’un élégant coupé au design épuré (lignes fluides, absence de pilier central, grande surface vitrée) : la 2000 CS. Mais ce sont surtout ses yeux bridés qui causent une commotion : des phares en biseaux, avec clignotants intégrés. À l’époque, c’est une révolution! Elle sera de courte durée : BMW reviendra aux doubles phares ronds trois ans plus tard, lors de la première refonte de ce modèle.

Connue à l’interne sous l’appellation E9, la CS 2800 est présentée au Salon de Paris à l’automne 1968. Son profil est le même que celui de la CS 2000 mais la controversée partie avant a été redessinée et le résultat est heureux. La grande différence se situe sous le capot : le 4-cylindres de 2 litres est remplacé par un 6-cylindres de 2,8 litres (170 chevaux). Avec l’adoption de l’injection, la CS devient CSi et la cylindrée grimpe à 3 litres (180, puis 200 chevaux) en 1971, d’où le changement d’appellation. En raison du choc pétrolier de 1973, BMW commercialise une version « dégonflée » (et moins chère) avec un moteur de 2,5 litres. Moins de 1 000 exemplaires trouveront preneur…

À l’inverse, les coupés 3.0 CS, CSi et CSL (pour Leichtmetall, allégée de 130 kilos) connaîtront le succès : en tout, BMW produira plus de 30 000 coupés CS de 1968 à 1975. La CSL connaîtra aussi une très belle carrière en compétition dans les courses de voitures de tourisme. Parées de leurs ailerons et de leurs déflecteurs, elles seront rapidement surnommées « Batmobile ». Pour la petite histoire, les premières « Art Cars » de BMW, ces légendaires voitures de course aux carrosseries peintes par des artistes de renom, étaient des CSL.